Aperçu sur l’histoire de la Tunisie
Riche d’une histoire triplement millénaire et d’une civilisation multi-centenaire, lieu de confluence des bassins d'Orient et d'Occident de la méditerranée, carrefour entre les mondes arabe et africain, la Tunisie fut grâce à une civilisation créative et conquérante, au cœur des grands évènements de la région méditerranéenne. Le pays fut successivement punique, romain, vandale, byzantin, arabo-musulman, ottoman, et sous protectorat français avant d'accéder à son indépendance en 1956.
Préhistoire de la Tunisie
Les recherches archéologiques ont montré que la présence humaine en Tunisie remonte à environ 300.000 ans. À l'époque néolithique, les Capsiens, ancêtres des Berbères, sont apparus vers 10 000 ans avant J.C.
La Tunisie Carthaginoise
Avec l'arrivée des Phéniciens, et la fondation de Carthage en 814 avant J.C, la Tunisie a fait son entrée dans l'histoire mondiale en devenant la capitale d'un empire maritime qui s'étendait de la Libye à la péninsule ibérique. Une nouvelle civilisation, appelée civilisation punique est née réunissant les peuples du Moyen-Orient et de la Méditerranée occidentale.
Négociants habiles et soldats aguerris, les Carthaginois vont installer des comptoirs commerciaux tout au long des villes côtières du Bassin occidental de la Méditerranée et vont défier et affronter la grande rivale Rome, sous le commandement de leur célèbre chef militaire Hannibal Barca.

La Tunisie Romaine, Vandale et Byzantine
Au cours des six siècles de présence romaine, vandale et byzantine, la Tunisie se transforme en grenier de blé de Rome et voit ses industries de la céramique et de transformation se développer et ses produits agricoles s’accroître, grâce à l'essor de l'oléiculture et de la culture des céréales.
La présence du christianisme est attestée dès 180 après J.C. La première copie latine des Bibles était connue à Carthage. Cette province a offert trois papes et plusieurs grands écrivains de la chrétienté, dont le célèbre évêque catholique Saint Augustin qui a effectué certaines de ses études à Carthage.
La Tunisie Arabo-Musulmane

Cette époque s’est distinguée à partir de 647 apr. J.C., par l'adoption de la langue arabe, de la foi islamique et du rite sunnite malékite par la majorité de la population, ainsi que par le développement des sciences et l’apparition de grands érudits à l’instar de Ibn Khaldoun, fondateur des sciences humaines, Ibn Al Jazzar, le pharmacien médecin des pauvres et des déshérités, Ibn Rachiq, le savant poète, le Cadhi Sahnoun, le juge incorruptible et d’autres personnages ayant marqué de leur empreinte l'époque.
Cette période a vu par ailleurs l’émergence de grandes villes spirituelles comme Kairouan, Mahdia et Tunis ainsi que l’édification des célèbres Mosquées de La Zitouna et de Okba Ibnou Nafiaa.
La Tunisie Contemporaine
Au cours de la période contemporaine, l’histoire de la Tunisie a été marquée par d’importantes évolutions sociales et politiques jalonnées de nombreux soubresauts et une multitude de péripéties.
Sous la conduite de nombreux leaders comme Habib Bourguiba, Salah Ben Youssef, Farhat Hached et autres militants de la cause nationale, la Tunisie a reconquis son indépendance le 20 mars 1956.
Dès lors, un important programme de modernisation de l’État et de la société tunisienne a été entrepris, qui s’est traduit à travers les mesures de rénovation du système éducatif, de généralisation de l’enseignement, de planning familial, du développement du système de santé publique et de l’amélioration de la qualité et du niveau de vie du citoyen tunisien, de telle sorte que les dépenses d’ordre social dépassaient le tiers du volume global du Budget de l’Etat.

Parallèlement, une vague de profondes réformes a touché le système judiciaire avec la promulgation du Code de Statut Personnel le 13 août 1956 interdisant la polygamie et la répudiation, et le régime politique avec l’abolition de la Monarchie Husseinite et la Proclamation de la République le 25 juillet 1957.
Le projet de modernisation politique et sociétal avait été le plus grand acquis de la Tunisie sous le leadership du Président Bourguiba jusqu'en 1987, date d'arrivée de son successeur, le Président Ben Ali, qui a été déposé en 2011 par un soulèvement populaire alimenté par une crise sociale et économique aiguë, une marginalisation des régions intérieures et un taux de chômage élevé notamment au sein des jeunes diplômés.
La Tunisie post-révolutionnaire
Le soulèvement populaire du 14 janvier 2011 a abouti à l’avènement d’une nouvelle étape dans l’histoire politique du pays, marquée par le début d’un processus démocratique inauguré par l’élection en octobre 2011 d’une Assemblée Nationale Constituante, qui va adopter le 27 janvier 2014 une nouvelle Constitution ouvrant la voie à l’organisation des premières élections présidentielles et législatives libres et transparentes et à la mise en place des premières institutions démocratiques.
Un processus démocratique inédit voire unique dans la région sud méditerranéenne et qui fut récompensé en décembre 2015 par l'octroi du Prix Nobel de la Paix au quartette du Dialogue National Tunisien.